Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il était un Havre
Il était un Havre
  • Comme son nom l’indique, Le Havre fut d’abord un port avant de devenir une ville. C'est à la fois la plus récente des villes françaises et le benjamin de nos grands ports. Je vous propose un petit voyage dans le temps à la découverte de son passé.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Information

 Sauf indication contraire, toutes les cartes postales, gravures et photographies qui illustrent les messages de ce blog proviennent de la collection personnelle de l'auteur.

 

Mes romans

 

Couverture Emeutiers

Vous pouvez le commander en ligne :

www.editions-complicites.fr (4 euros de frais d’envoi), www.fnac.com, www.librairielechatpitre.com, www.armitiere.com, www.librairielabuissonniere.com, www.decitre.fr, www.rakuten.com, www.librest.com, www.leslibraires.fr.

 

Au Havre, il est en vente à la Galerne, à la FNAC et à Auchan Montgaillard.

Newsletter
21 juin 2020

Les officiers municipaux du Havre en 1789

 

1Fi0143

Le Havre vers 1750 (document Archives Municipales du Havre, cote 1 Fi 143)

 

S’il fut relativement aisé de restituer pour le roman "Les émeutiers du Grand Quay" la physionomie de la ville en 1789, tant les documents et l’iconographie sont abondants et nous fournissent moult indications et points de repère, mettre des noms (et je ne parle même pas des visages) sur les hommes qui étaient aux commandes des destinées de la cité au moment où éclatèrent les événements révolutionnaires de 1789 s’est révélé extrêmement plus ardu, plus délicat, plus hasardeux même, notamment en ce qui concerne les échevins qui constituaient à l’époque des rouages essentiels du régime municipal.

Faut dire que le « turn-over » des officiers municipaux, imposé par les règles qui régissaient ces institutions, n’est guère fait pour nous simplifier la tâche. Très vite, on se perd dans les méandres du long fleuve sinueux de l’Histoire, les sources se tarissent, les pistes se perdent en chemin, les indices se font rares, imprécis, confus, la lumière devient obscurité. Et même si quelques noms apparaissent ici ou là (les plus célèbres d’entre eux, bien sûr, ceux qui ont marqué de leur empreinte l’Histoire de la ville), les positionner avec précision sur l’échelle chronologique relève de la gageure, une véritable mission impossible pour le profane que je suis, et l’on est vite contraint de s’en remettre aux conjectures, aux supputations et autres probabilités.

Dans le but de tenter de démêler cette intrigue historique, j’entrepris de longues recherches, difficiles, laborieuses, d’autant plus délicates en cette longue période où les portes des Archives Municipales sont restées closes. Des recherches, donc, qui me permirent toutefois d’aboutir à un résultat dont je me garderais bien d’affirmer qu’il est exempt de toute erreur. Tout au contraire, je vous le livre avec toutes les réserves d’usage et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas trop rigueur si vous y décelez, ici ou là, quelque anomalie…

Voici venu maintenant le moment de vous dévoiler le fruit de mes recherches :

Selon ces dernières, et, vous l’aurez compris, sous toutes réserves, les quatre échevins en exercice en l’an 1789, s’appelaient : Pierre Duval, premier échevin ; il sera le premier Maire du Havre, élu le 14 février 1790, démissionnaire le 15 novembre de la même année, vraisemblablement en raison d’un désaccord d’ordre religieux. À cette époque, Liberté, Égalité, Fraternité ne rimait pas (encore ?) avec Laïcité. Les autres échevins se nommaient : Delahaye aîné (Jean-Baptiste-Joseph ?), négociant ; Jean-Charles-Marie Costé, avocat, notaire de son état, et Denis-François Eustache, négociant lui aussi.

Le gouverneur de la ville était Paul François de Beauvilliers, comte de Buzançais, petit-fils du duc de Saint-Aignan. Il occupera cette fonction du 23 janvier 1776 au 13 février 1790, même si son intérêt pour Le Havre fut très relatif et qu’il n’y mit que très rarement les pieds. Il avait choisi pour le représenter dans la place Louis-Henri Cillart, lieutenant du Roi, comte de Villeneuve, brigadier des Armées du Roi.

Le lieutenant du bailliage était Marie Glier, le procureur-syndic Jean-Louis Oursel, l’huissier un certain Corbel. Le greffier s’appelait Amelin et je ne suis hélas pas parvenir à retrouver le nom du receveur. Deux préposés à la police du Havre, répondant au nom deOurel François et de Morru ont signé l’avis informant les Havrais de la tenue des élections de leurs représentants à l’assemblée du Tiers État de la ville.

Une autre instance occupait une place et jouait un rôle important au Havre à cette époque. C’était le Comité des négociants, l’ancêtre de notre Chambre de Commerce. En 1789, on y trouve les noms de Louis Papillon, Jacques-François Begouen, Stanislas Foache, Lestorey de Boulongne (Benjamin ?), Jean-Laurent Ruellan, Jean-Marc Belot, Jacques-Pierre-Antoine Blanche, Fauconnier fils, Stanislas Foache et… un certain Pierre Duval.

Même si leurs noms n’apparaissent cette année-là dans ces instances où se prenaient les grandes décisions de la vie havraise, il paraît bien improbable que des notables tels que Jean-Baptiste Féray et Martin-Pierre Foache, le frère de Pierre-Stanislas, n’aient eu quelque rôle important à jouer sur ce grand échiquier économique et politique qu’était Le Havre à cette époque-là. Ils étaient, faut-il le rappeler, les plus grosses fortunes de la place et les hommes les plus influents de la cité en cette fin de XVIIIe siècle…

S’il fallait une preuve, une seule, que fortune et politique s’imbriquaient étroitement à cette époque et que la ville était « aux mains » des négociants, on la retrouverait incontestablement dans la liste des députés qui furent élus pour représenter les Havrais à l’assemblée générale préparatoire aux États Généraux de Caudebec-en-Caux de 1789 : Pierre Duval, échevin. – Faure, avocat. – Costé, échevin. – Begouen, écuyer, négociant. – Louis Legrand, négociant. – Stanislas Foache, écuyer, négociant. – Delahaye le jeune, négociant. – Lestorey de Boulongne, négociant. – Louis Papillon, négociant.– Blanche, père, négociant. – Ruellan, négociant. – Fauconnier fils, négociant. – Laignel, avocat – Fabvre, sous-lieutenant de vaisseau, capitaine de bâtiments du commerce. – Michel, procureur du roi de l’amirauté – Maraine, bourgeois. – Gentais, greffier des assurances. – Bunel, lieutenant criminel de l’amirauté. – Lihaut, marchand – Lescan, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine de frégate. – Bréham, interprète des langues étrangères.

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité