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Il était un Havre
Il était un Havre
  • Comme son nom l’indique, Le Havre fut d’abord un port avant de devenir une ville. C'est à la fois la plus récente des villes françaises et le benjamin de nos grands ports. Je vous propose un petit voyage dans le temps à la découverte de son passé.
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Au Havre, il est en vente à la Galerne, à la FNAC et à Auchan Montgaillard.

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8 novembre 2023

L'ancienne église d'Ingouville

 

Le tour du Havre des Émeutiers

XXIII – L’église Saint-Michel d’Ingouville

 

« L’ouverture de la route du Havre à Rouen en 1762, puis de la rue de Montivilliers dix ans plus tard, avait accéléré son développement. Le tracé de cette dernière avait épousé celui de l’ancien chemin qui s’élevait en paliers vers les hauteurs de « La côte », comme l’avait si bien appelée Jérôme lorsqu’ils avaient fait ensemble le tour des banlieues de la cité océane. C’était la chaussée qui menait les paroissiens d’Ingouville jusqu’à la vieille église Saint-Michel qui dominait le village du haut de la falaise sur laquelle elle était perchée. (Extrait du roman « Les Émeutiers du Grand Quay »).

 

« Au-dessus de la plaine, au milieu des bois et des joncs marins, la modeste église Saint-Michel, le siège de la paroisse, le lieu de réunion où se tenaient toutes les assemblées. », a écrit Alphonse Martin dans son ouvrage « Les origines du Havre : Histoire de Leure et d'Ingouville » en 1883.

L’existence d’une église ancrée sur les flancs de la côte d’Ingouville est avérée dès le XIIe siècle, même si l’époque précise de sa construction n’est pas connue. Sans doute édifiée sur un site anciennement occupé par un temple dédié à Mercure, elle fut reconstruite fin du XVe siècle, début du XVIe, grâce aux subsides de Louis Malet, amiral de France, seigneur de Graville, dont l’une de ces entrées, celle réservée à la famille seigneuriale, est surmontée des blasons des seigneurs de Graville.

L'église Saint-Michel d'Ingouville (Collection G.H.)

C’est donc une vénérable bâtisse qui, juchée à mi-hauteur de son flanc de falaise dominant la plaine d’Ingouville, n’a donc rien manqué de la lente gestation qui a procédé à la naissance du port de la ville du Havre et qui, si elle était dotée de la parole, aurait bien des choses à nous raconter sur son Histoire.

« Jusqu’en 1789, écrit le docteur Leroy dans une communication publiée dans le recueil de la Société Havraise de Recherches Historiques en 1911, les curés d’Ingouville avaient sous leur dépendance les paroisses de Notre-Dame et de Saint-François. Cela provenait de ce que cette église avait pour patron le Sire de Graville, qui possédait le territoire de Graville et une partie de celui sur lequel a été bâti le Havre ».

C’est sur ses marches que fut publiée, le 24 mai 1517, la vente faite à Guyon Le Roy, sieur du Chillou, par les paroissiens d’Ingouville, des 24 acres de terrain qui étaient appelés à devenir le berceau de la ville du Havre de Grâce. On parlait alors de la paroisse d’Ingouville et l’église devait demeurer jusqu’à la Révolution de 1789 l’église métropole du Havre dont dépendaient les églises Notre-Dame et Saint-François.

L'église Saint-Michel d'Ingouville (Image extraite de l'ouvrage "Le Havre" de Charles Diguet)

 

L’Histoire et les hommes ne se sont guère montrés cléments avec l’église Saint-Michel qui connut, au fil des siècles, bien des péripéties, dut faire face et surmonter bien des crises : Les soubresauts des guerres de religion, les nombreux sièges et bombardements subis par sa voisine havraise au XVIIIe siècle, les bouleversements de la Révolution de 1789…

 

« Cette église fut fermée à la Révolution, puis rouverte en 1802, nous renseigne également le docteur Leroy dans cette communication, mais elle perdit son titre de paroisse en 1823, et changea, en 1838, le vocable de Saint-Michel contre celui de Notre-Dame-de-Bon-Secours; c'est depuis cette date que l'on n'y célèbre plus la messe que le dimanche ».

Les armoiries du seigneur de Graville au-dessus de la porte de l'église (Photo G.H.)

En effet, en 1876, on songea à la démolir, sans doute en raison de sa vétusté. On était alors dans un XIXe siècle qui ne faisait que peu de cas du Patrimoine historique et architectural d’une ville ou d’une région. Les Protestants manifestèrent leur volonté de l'acheter pour y célébrer leur culte, mais l'Archevêque de Rouen, Monseigneur de Bonnechose, s’opposant à ce projet, mit fin à leur démarche.

À quoi ressemblait-elle aux siècles passés ? Nous pouvons nous en faire une petite idée grâce à la minutieuse description qu’en fait le Docteur Leroy dans cette même communication parue dans le Recueil de l’Association des Amis du Vieux Havre en 1911. Même si elle nous y est restituée telle qu’elle apparaissait au début du XXe siècle, on peut facilement imaginer que, pour l’essentiel, elle n’a que fort peu changé, au moins en ce qui concerne le bâtiment, et même si, comme il va sans dire, elle a subi les outrages du temps et de l’abandon.

La chapelle Saint-Michel de nos jours (Photo G.H).

)Aujourd’hui, l’église Saint-Michel d’Ingouville a été requalifiée simple chapelle après avoir été un temps menacée de démolition. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que nous sommes en présence de l’un des derniers témoins « havrais » des premières heures de la ville, du XVIe siècle et de notre Histoire.

 

Sources:

Les origines du Havre : Histoire de Leure et d'Ingouville, Alphonse Martin, 1883.

Un Musée d’archéologie, l’ancienne église Saint-Michel, Docteur Leroy, Recueil de la Société Havraise de Recherches Historiques, 1911.

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Commentaires
H
Bonne année 2024 Gérard, avec plein de beaux reportages du Havre ancien ;-)
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H
Voilà une église qui mériterait plus d’attention et devrait pouvoir être accessible aux visiteurs. Par contre je me pose la question de savoir pourquoi a-t-elle été bâtie à flanc de coteau ? Tu soulignes que c’est peut-être un site occupé par un temple dédié à Mercure, mais même question, pourquoi à flanc de coteau dans un endroit difficile d’accès ? N’oublions pas que la rue Georges Lafaurie ne fut construite que bien plus tard. Seul l’actuelle rue d’Ingouville permettait d’y parvenir. Alors sans doute et comme bien des églises en France a-t-elle été construite pour dominer Ingouville comme les églises françaises dominaient les villes et les villages. <br /> <br /> Bonne journée Gérard.
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