L'Histoire de Sanvic
Les Historiens s’interrogeront sans doute encore longtemps sur les véritables origines du nom de Sanvic. Héritage d’une présence saxonne pour les uns, – « Si nous voulions émettre ici une étymologie pour Sanvic, nous adopterions l’opinion des historiens locaux qui nous ont précédé et qui ont conclu à une ancienne colonie de Saxons », preuve d’une implantation viking pour les autres, – « Il semble hors de doute que Sanvic est un nom d’origine scandinave, qui a été donné par les Normands du Nord ».
Quoi qu’il en soit, son nom apparaît dans une charte signée en 1035 de la main même du duc Robert de Normandie. Sanvic était, à l’époque où Le Havre s’apprêtait à surgir des marais de l’estuaire, un village qui présentait deux visages radicalement différents.
Le premier, au nord d’Ingouville, culminant sur le plateau à une centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, était désigné communément sous le nom de « Haut » Sanvic. C’était une bourgade constituée de petits hameaux épars, de terres arables et d’une population de cultivateurs.
Le second, le « bas » Sanvic, était une étroite bande de terre qui s’étirait en descendant depuis le haut du plateau jusqu’au bord de la mer et dont les habitants vivaient essentiellement des produits de leur pêche. Au début du XVIe siècle, les besoins sans cesse plus importants de la ville du Havre en gestation de matériaux de construction, avaient conduit à la création de nouvelles briqueteries et de nouvelles tuileries dont la matière première était extraite des marais du rivage du Bas-Sanvic, qui vinrent s’ajouter à celles qui existaient déjà.
En 1600, avec l’assentiment des lieutenants du bailliage de Caux et celui du procureur du Roi, qui n’était autre à cette époque que Guillaume de Marceilles, les Protestants avaient fait de Sanvic le siège de l’Église réformée de France et y avaient établi leur prêche au manoir de Guillaume Godin, en attendant la construction d’un temple qui s’élèvera quelques années plus tard à la jonction des rues de Lombardie et de Boulongne.
En 1852, le « bas » Sanvic deviendra, lorsqu’il sera absorbé par la grande ville voisine, le quartier Saint-Vincent.
C’est cette Histoire de Sanvic, dont la présence sur le plateau de Caux était de loin antérieur à la création du port du Havre de Grâce et la ville qui en découlera, qu’Alphonse Martin a entrepris de narrer avec sa Notice historique sur Sanvic et le protestantisme dans cette paroisse et dans les environs.
Grâce au lien ci-dessous, vous avez la possibilité, si cela vous intéresse d’accéder au fichier disponible sur le site de la BNF et de le télécharger gratuitement :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3214187v.r=Sanvic?rk=42918;4
Cet ouvrage a été réédité en 2001 sous le titre « Sanvic… avant 1900 » par l’Association Sanvic au fil du temps grâce à l’initiative deFabrice Richer et aux autorisations qui lui furent données par Claude Nicolon, petit-fils d’Alphonse Martin.