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Il était un Havre
Il était un Havre
  • Comme son nom l’indique, Le Havre fut d’abord un port avant de devenir une ville. C'est à la fois la plus récente des villes françaises et le benjamin de nos grands ports. Je vous propose un petit voyage dans le temps à la découverte de son passé.
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2 mars 2017

L'Hôtel-Dieu

Plan de GomboustPlan de Gomboust (Source Bibliothèque Nationale de France-Gallica)

 

 

Quand, où et comment fut construit le premier Hôtel-Dieu du Havre, cet établissement dont la mission, à l’instar de tous ceux qui existaient un peu partout en France, consistait à offrir asile et assistance aux malades et aux miséreux de la ville, et, en règle plus générale, à tous ceux, hommes, femmes et enfants en situation de détresse, dont l’existence dépendait des œuvres de charité ? Voilà une question à laquelle il n’est pas aisé de répondre et pour laquelle certains historiens havrais ont essayé de nous apporter un peu d’éclairage.

LH, un P, des V (1)

Selon l’Historien Philippe Barrey, un premier hôtel-Dieu avait été fondé au lieu-dit des Barres en 1556. Voilà une indication somme toute bien trop vague pour nous permettre d’en déterminer avec exactitude l’emplacement. D’ailleurs, c’est bien l’avis de l’archiviste Philippe Barrey : « L’Hôtel-Dieu avait été édifié au lieu des Barres, paroisse Saint-François. Cette indication topographique est insuffisante pour apprécier sa situation exacte. Le quartier des Barres, tracé par Jérôme Bellarmato à partir de 1541, en conséquence de la commission qui lui en avait été donnée par François 1er était fort étendu vers l’est. Il comprenait, en outre de l’îlot de Saint-François, un vaste territoire se prolongeant jusqu’aux environs du village de Leure. », précise-t-il dans une note publiée par la Société Havraise d’Études Diverses1.

Pour le même Philippe Barrey, à l’inverse d’autres Historiens havrais qui l’attribuent au Roi Henri II, la construction du premier hospice havrais avait été entreprise grâce en partie aux deniers octroyés par un marchand étranger dont l’identité nous est restée inconnue, et pour une autre partie grâce aux propres deniers du sieur Jean Videcoq2. En effet, c’est ce que semble démontrer un acte du tabellionnage du Havre sur lequel figurent notamment les noms qui nous sont bien connus de Guillaume de Marceilles, procureur du Roi, et du seigneur de Sarlabos, gouverneur de la ville. Les deux avaient été assurément de ceux qui participèrent à la séance. Voici ce que dit cet acte : « Suivant quoi led. Videcoq et Nicolas Greger, à ce préposés, avaient fait besogner et ménager auxd. bâtiments et jusque-là que led. bâtiment aurait été bien avancé, tant de murailles que autres choses encommencées, aux frais et diligence dud. Videcoq, jouxte le modèle, devis, portrait ou dessin qui en avait été arrêté, de sorte que non seulement y avait été fait emploi desd. 300 I., mais aussi outre iceux grande somme de deniers de plus de 100 écus des propres deniers dud. Videcoq…3 »Ce premier Hôtel-Dieu, toujours selon la thèse défendue par Philippe Barrey, avait été démoli pendant l’occupation anglaise et le siège de 1563.

plan de Devaux

Une version totalement différente, assurément de valeur lui aussi, nous est fourni par le précis chronologique de Jacques Augustin Gaillard : « En 1554, on bâtit un hôpital dans la ville, à l’endroit où en 1590 fut placé le couvent des Capucins.4 » Ce bâtiment, on peut le voir sur le plan du topographe et ingénieur du Roi Jacques Gomboust, plan que l’on peut dater des environs de 1650, à la pointe nord-est du quartier Saint-François, sur le bord du bassin des Capucins, qui n’est autre que le nom que portait à l’époque l’embryon du bassin de la Barre. On constate du reste, sans qu’ils soient absolument semblables, comme un petit air de ressemblance entre cet édifice et celui qui accueillera en 1591 le nouvel Hôtel-Dieu sur la rive ouest du bassin du Roi.

Ce « changement d’adresse » avait été, selon Philippe Barrey, dicté par un impératif évident. L’endroit occupé par le précédent n’était tout simplement plus disponible : « Enfin, il est une dernière indication qui paraît bien marquer que l’emplacement ayant été occupé par l’Hôtel-Dieu n’était plus utilisable. Videcoq se déclare prêt à racheter ses 8 1. de rente au cas où « il fut trouvé lieu commode et propre pour faire construire et édifier un hôpital ». Or, comme dans l’hypothèse où les bâtiments auraient été édifiés sur le terrain qu’ils couvrirent quelques années plus tard la question ne se serait même pas posée, il faut en conclure que le terrain primitif n’était plus disponible ou ne l’était qu’avec une servitude qui en limitait la jouissance, et les seuls terrains qui se trouvassent dans ces conditions c’étaient ceux situés à l’est de la retenue de la Barre, pris ou menacés de l’être pour la construction de la citadelle.5 »

img568

Comme pour celui qui l’avait précédé, quel que soit l’emplacement qu’il avait occupé, il existe très peu de représentations de cet établissement. Reprenons le plan de Jacques Gomboust, on distingue, à l’intérieur d’une enceinte rectangulaire qui semble fortifiée, une grande cour bordée à l’ouest par deux bâtiments disposés en forme de L. L’une des deux bâtisses, qui occupe la façade ouest de l’ensemble, est une chapelle. Une tour clocher carrée, dont le faîte est surmonté lui aussi d’une croix, lui est accolée, touchant le mur du sud. On le voit également sur une gravure de 1667, la tour clocher avait été visiblement inspirée par celle de l’église Notre-Dame. Faut-il en déduire que les deux ouvrages avaient été édifiés par le même architecte ? Ou que l’un se soit inspiré de l’autre ? Là encore, le doute est permis et nous laisserons chacun se faire sa propre opinion.

Quoi qu’il en soit, si une chose est sûre, c’est que, compte tenu des conditions de vie dans la ville de Grâce, que l’on sait avoir été pour le moins rudes et impitoyables pour les plus démunis, les bonnes volontés qui œuvraient dans cet hospice municipal ne durent pas avoir toujours la tâche facile. Les malheureux, hommes, femmes, enfants, ne manquaient pas en ces temps difficiles, et la misère, sans mauvais jeu de mots, courait les rues.

La totalité des locaux, cour, jardin et dépendances, avait été racheté en 1669 par l’administration de la Marine qui fait table rase de cette honorable institution et on construisit en ses lieu et place le magasin général de l’Arsenal qui venait d’être créé par Colbert. En échange, la municipalité faisait l’acquisition d’un terrain sis à Ingouville sur lequel elle fit bâtir un nouvel hôpital qui sera édifié en partie grâce aux matériaux récupérés lors de la démolition de l’Hôtel-Dieu.

L’occasion nous sera donné plus tard de parler plus en détail de ce nouvel établissement…

1) « Note sur l’origine de l’Hôtel-Dieu du Havre de Grâce », Philippe Barrey, Recueil de la Société Havraise d’Études Diverses, 1920.

2) Jean Videcoq, marchand demeurant en la ville de Grâce, fut échevin ou conseiller de ville, de 1537 à 1582. Il habitait une maison sur le quai qui portait déjà le nom de quai Videcoq, presque à l’angle de la rue des Drapiers.

3) « Note sur l’origine de l’Hôtel-Dieu du Havre de Grâce », Philippe Barrey, Recueil de la Société Havraise d’Études Diverses, 1920.

4) « Précis chronologique, Les manuscrits retrouvés de Jacques Augustin Gaillard », Hervé Chabannes, 2006.

5) « Note sur l’origine de l’Hôtel-Dieu du Havre de Grâce », Philippe Barrey, Recueil de la Société Havraise d’Études Diverses, 1920.

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Commentaires
D
Merci de votre réponse Gérard je vais m intéresser a votre ville oui je suis grenoblois .anecdote il y a quelques années ayant entendu à la radio une émission sur la vaisselle vendu du Normandie par french line j ai réussi après des recherches longues à racheter des couverts de ce paquebot pourquoi? Je ne saurais jamais mais je viens de découvrir que cela me ramène encore au havre son port d attache! Après le sieur videcoq mécène de l hôtel dieu est ce mes racines ?ça va être du travail. Merci à vous Gérard d. Videcoq
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D
Bonjour je m appel Dominique videcoq et bien que sachant que mon grand père était normand je me suis intéressé à votre article sur jean videcoq probable que je sois de sa descendance comment puis avoir plus de renseignement sur cet homme merci de votre réponse d.videcoq
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